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Salut les mages - Gagner à Magic pour les nuls

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9 réponses à ce sujet

#1 Malhorn

Malhorn

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Posté 15 January 2014 - 21:51

Gagner à Magic pour les nuls





Attention, ce guide ne concerne pas les joueurs d'elves qui n'en ont comme chacun le sait aucun besoin. Je tiens également à m'excuser auprès des joueurs de burn, belcher, merfolks, sneak and show pour les blagues potaches concernant leur pet deck, mais en vérité je le pense vraiment :).

Je lis beaucoup d'articles permettant de développer son skill à Magic. Cela dit la communauté magicienne comporte finalement dans sa grande majorité des cancres.Ces articles écrits par l'élite nous sont-il vraiment profitables, nécessaires? Si vous aussi faites partie de cette masse de mages qui regardent avec envie les beaux et fringants top8ers de votre boutique, région, pays cet article est, enfin, fait pour vous ! Grâce à ce guide simplifié vous pourrez enfin gagner autrement que par byes, crâner devant ceux de vos team-mate qui ne l'auront pas lu, et même emballer des nanas aussi canon que Jessica Alba.



1. La chance à Magic.

Il existe un rituel maya très ancien permettant de s'attirer le bon œil. Il vous faudra un concombre bien ferme, quelques tranches d'oreilles de teckel fumé et un vestige d'un ancien texte religieux disponible dans tout bon musée national qui se respecte. Si vous ne craignez pas de mettre à l'épreuve votre virilité et de commettre un acte répréhensible aux yeux de la loi et de Dieu je peux vous transmettre le cérémonial qui vous permettra contre un peu de souffrance de remporter sans opposition tous vos tournois !

J'entends trop souvent encore des joueurs râler sur le facteur chance, le baba déchatte etc. A mon sens Magic comporte certes un facteur chance mais bien trop faible pour être pris en compte sérieusement dans les raisons d'une défaite, et surtout sur un grand échantillon. Je pense notamment à ces joueurs que vous connaissez bien et qui râlent sans arrêt sur le méta, le deck, une carte, et qui ne perfent jamais ou trop peu. Nous avons tendance à raisonner à l'envers et confondre causes et conséquences. Cela change absolument tout dans l'analyse d'une défaite, faussant également la capacité à en tirer des leçons et à ne pas les commettre à nouveau à l'avenir. Nous sommes perfectibles, et l'intelligence c'est notamment d'apprendre de ses erreurs. Un bon joueur est un joueur ayant commis énormément d'erreurs, mais ne les ayant pas répété.

Dernièrement après un joli run où je gagne un Open avec Merfolks je tente de remettre le couvert au BAC. Je prends deux decks punishing et concède sur ces deux défaites. En parlant avec d'autres joueurs beaucoup m'ont dit « ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas eu de chance au pairing » etc. C'est faux. En vérité j'aurais eu de la chance si j'avais rencontré des Mus bleu toute la journée. La véritable raison de ma défaite cuisante n'est pas liée à la malchance mais à l'incapacité de ma liste à lutter efficacement contre une combo punishing fire+grove of the burnwillows assemblée en early game accompagnée de decay et autres antibêtes et disrupt. Le choix de deck et liste était métagamé et risqué, il n'a pas été rewarded. La chance n'a ici aucune incidence.

Plus récemment en pauper un ami me dit « j'ai failli mourir parce que je n'arrivais pas à toucher mon 6ème land malgré plein de draws etc, c'est abusé ! ». En vérité l'anomalie repérable ce n'est pas de rester bloqué à 5lands malgré les piocheurs, le nombre de lands et manipulateurs de bibliothèque, mais plutôt la nécessité d'avoir besoin de 6 land drop pour que le deck fonctionne correctement, surtout lorsque l'on affronte un aggro. Certes la liste est cohérente et joue des cartes pour atteindre cet objectif, mais tabler sur un plan de jeu dépendant de ce sixième land drop n'en fait pas moins une faiblesse sérieuse pour l'archétype, ou du moins un pari pas toujours payant, la preuve.

Plus généralement les joueurs trouvent souvent de mauvaises excuses quant à leurs défaites. « Tu es chattard de me battre alors que je joue Xremoval et Xcontres, et si j'avais un tour de plus blablabla ». Cela n'est pas constructif, et généralement faux. On ne peut pas prévoir une game de Magic en empilant les out de chacun. Ce jeu est interactif. La donnée « opponent » chamboule tous les plans. Il y a ceux qui sont capables de s'adapter et de gagner, et les autres. Vous ne jouez pas contre une chaise (sauf si vous runnez show and sneack mais ce guide n'est alors pas nécessaire, pas plus que votre cerveau d'ailleurs). Certes vous pouvez avoir des réponses, mais votre adversaire aussi. C'est une donnée essentielle dans Magic et une des raisons qui me fait détester les capacités « incontrables » « split second » etc, mais ceci est un autre sujet.

Si vous tenez à gagner, comprenez déjà pourquoi vous perdez.




2. Des titans et des fourmis.


Je n'entrerais pas dans le débat pour savoir si toutes les civilisations se valent. Ce qui est certain en tout cas c'est que tous les joueurs de Magic eux ne se valent pas ! Hé oui c'est malheureux mais quand des stars comme Raphael Levy, Marijn Lybaert ou encore Shahar Shenhar cumulent les victoires de pauvres mortels comme vous et moi se contentent des basses réjouissances d'un J2 de gp ou d'un top8 de tournoi boutique. Les hautes places du classement sont réservées aux meilleurs joueurs. Si vous n'êtes pas dans ces top8, vous n'êtes pas un bon joueur. Ce n'est pas si grave après tout, Magic est un jeu qui nécessite des gagnants et des perdants, et le gain n'est pas la seule source de plaisir, la principale étant encore le jeu. L'important c'est d'en prendre conscience.

Vous n'êtes pas un bon joueur ? Parfait, cet article est fait pour vous. Vous désirez gagner malgré tout ? Continuez à lire. Je ne suis personnellement pas un bon joueur. Au mieux je me considère comme un joueur moyen voire moyen/bon. Cela dit j'ai la chance de perfer régulièrement malgré un temps de jeu quasi inexistant et une expérience de magic très récente. Pourquoi ? Parce que je connais mes faiblesses et mes forces. Vous devez pour cela trouver quels sont vos atouts et les mettre à profit.

Afin d'avancer dans votre carrière de magicien il est nécessaire de savoir estimer avec justesse votre niveau et vos atouts/défauts. Soyez honnête envers vous, et envers vos adversaires.

Mettez de côté votre orgueil, il ne fera jamais que vous desservir, et pas qu'à Magic.




3. Le deck de ta sœur !


Tout d'abord le deck que vous allez jouer est primordiale pour maximiser vos chances de gain lors d'un tournoi. A partir de là il faut distinguer deux éléments :
-Quel deck doit être joué dans ce métagame ?
-Quel deck dois-je jouer ?

Sentir le métagame est un don primordial à Magic. Vous n'avez pas besoin de le posséder, vous pouvez trouver quelqu'un qui l'a et vous en remettre à lui. LF propose d'ailleurs une section "que dois-je jouer dans mon métagame" et je m'étonne toujours de la voir si peu sollicitée. Ensuite malgré cette anticipation jouer le deck qui breack le format n'est pas forcément l'idée du siècle. N'oublions pas que nos qualités de joueurs sont fragiles. Ainsi si le deck à jouer est Storm alors que nous ne sommes pas du tout à l'aise avec storm ne le jouons pas. Si le deck à jouer est très skill dépendant (TT, Esper) passez votre tour. Je le rappelle : nous ne pouvons pas nous targuer d'avoir du skill et donc nous ne pouvons pas compter dessus pour remporter le gain. Les basses tables sont remplies de très bons decks RUG/BUG etc pilotés par de mauvais joueurs. Vous avez choisi de ne plus en faire partie donc laissez les vrais decks aux vrais joueurs et avançons !

Classiquement un joueur sans skill essayera de trouver un deck qu'il sait jouer et qui soit bien positionné dans le métagame. Les chances de reward à ce niveau seront moyennes (le manque de skill même sur un deck bien positionné reste un handicap).

Le plus productif est de trouver le deck de sortie qui break le format (le meilleur deck du format, typiquement elves) ET ne demande pas de skill (donc pas elves mais tous les autres decks du legacy). C'est un jeu de pile ou face. Ce genre de deck s'appelle Belcher, Merfolk, burn, et j'en passe. A certains moments T et dans un métagame M si les pairings se passent bien vous écraserez tout le monde malgré votre manque de skill. Ce genre de deck est très permissif à partir du moment où vous avez des byes et des MU ingagnables.

Jouer un deck de chattard en puissance est une option plus qu'envisageable selon votre niveau. Vous ne savez pas jouer vos propres cartes, vous ignorez que ponder est un rituel ? Jouez un deck débile (show and sneack, belcher) ! Pour vérifier la viabilité de l'archétype faîtes-le jouer par quelqu'un qui est soit profondément idiot, soit ignorant de Magic. Si ce dernier parvient à gagner vous avez tiré le bon numéro.

Votre état mental doit influer également sur le type de deck que vous allez jouer. Si le tournoi est long, que vous serez en manque de sommeil ou encore alcoolisé ne vous essayez pas à un deck complexe. Mieux vaut prendre un deck auto pilote que de laisser votre avion s'écraser parce que vous vous êtes endormi dans le cockpit.

Je ne saurais que trop conseiller un deck qui demande très peu de choix à faire dans la game. Plus la gamme des choix sera grande et variable et plus vous perdrez de la marge de gain sur un joueur meilleur que vous. C'est une des raisons qui me pousse à vous conseiller de fuir à tout prix les Aggro-contrôle. Vous ne voulez pas avoir une chance contre tous les decks, vous voulez être sûr de gagner contre une part de la salle et ne pas vous planter en faisant un play foireux.

Ne vous faîtes pas confiance, faîtes plutôt confiance à votre deck.




4. Moïse découvrit les 75, et Dieu en fut ravi.


Enfin la partie la plus importante : le deckbuilding. Si vous n'êtes pas un bon joueur vous devez absolument compenser en jouant la bonne liste de votre archétype. Cela implique également d'en comprendre les choix, les plans de jeu et surtout, je n'insisterai jamais assez là-dessus, les plans de side. Les parties sidées représentent plus de parties que celles jouées sans side. Si vous ne maîtrisez pas bien vos side tech, que votre side n'est pas adapté vous irez droit dans le mur.

N'est pas deckbuilder qui veut, si vous n'êtes pas de ceux-là encore une fois trouvez quelqu'un qui l'est et pillez-le ! Les team servent à cela. Une bonne team ce sont des joueurs disponibles (pour vous) et surtout aux talents suffisamment variés pour que chacun puisse en tirer avantage (surtout vous). Si vous n'êtes pas à l'aise avec une liste parce que vous ne la comprenez pas revenez à quelque chose de plus basique. Mieux vaut maîtriser une liste simple que de patauger avec des cartes qu'on ne sait pas jouer. N'hésitez pas à netdecker sur le forum ou sur mtgtop8. C'est humble et surtout intelligent de jouer les 75cartes qui ont perfé plutôt que de s'aventurer dans un exercice que l'on ne maîtrise pas.

Pour exemple je prends souvent celui de RG ramp que j'ai joué pendant longtemps en t2 avec un ratio de victoire assez hallucinant. Quand j'ai pris la liste de Kibler du pt Honolulu certains slots m'ont semblé immédiatement inférieurs à d'autres possibles. Mais je n'ai rien changé. J'ai runné sa liste au slot près pendant plusieurs mois et après tout ce temps j'ai pu me rendre compte du pourquoi du comment. En vérité si j'avais touché à la liste originale mon ratio de victoire aurait dégringolé puisque le pro avait fait les bons choix et le casu que je suis est bien trop ignorant pour avoir raison. Ce n'est pas toujours vrai, mais en général vous pouvez vous fier aux pros qui passent 100fois plus de temps que vous à jouer, qui eux font le circuit pro-tour et ont bien dix fois plus de niveau et de compréhension de mtg que n'importe qui sur ce site à  deux ou trois exceptions près.

Les listes tunées sont particulièrement efficientes à partir du moment où l'effet de surprise est bien trop underrated. La plupart des joueurs de Magic se basent sur leur connaissance des archétypes et des listes dites classiques. Pointez-vous avec un ovni et vous avez de bonnes chances de déboîter la moitié de la salle parce qu'ils seront incapables de comprendre votre deck ou adopteront les mauvais plans de jeu. Cela dit cela demande une bonne dose de talent en deckbuilding et surtout une très bonne connaissance du pack. Encore une fois si vous ne l'avez pas n'hésitez pas à vous rapprocher de quelqu'un qui l'a.

Elves a longtemps été un deck sous-estimé et pourtant extrêmement puissant. Aujourd'hui le deck s'étant popularisé les mages savent jouer contre mais je ne compte plus le nombre de parties gagnées grâce à la méconnaissance de mon deck en face. D'autres archétypes tels que dredge ont pu bénéficier de cela.

Plus récemment lors du tournoi LF je me suis mesuré à Orgy et son étrange Bugdeath bidule. A la une je me prends une sortie tempo des familles et je le mets clairement sur BUG delver. Je rentre ma side typique avec l'antigrave pour stalker/tarmo, les perish pour tarmo/DRS et peut être ooze/goose. Tous ces IN m'auraient été bien inutiles à partir du moment où post side il ne runnait pas de tarmo ni de stalker (peut être un ou deux). Et là je me retrouve avec 5/6 cartes mortes dans mon deck. Pire mes perish m'handicapaient plus que lui à partir du moment où cela touchait mes propres DRS que nous jouions tous deux en nombre égal... Voilà une bonne liste qui exploite à fond le principe de surprise.




5. C'est en bûchant qu'on devient bûcheron, et en se mouchant qu'on devient moucheron.


Le skill se gagne. Certes vous ne serez probablement jamais un Sommen ou un LSV (comment ça je compare des œufs de lompe et du caviar?) mais vous pouvez vous en approcher. Pour ce faire il n'existe qu'un moyen et un seul : l'entraînement. Pratiquer sans arrêt vous permettra de prendre une conscience et une connaissance du jeu et de ses mécaniques que vous n'aviez pas auparavant. Mais encore une fois il faut une bonne méthode d'entraînement, mais ceci appartient à un autre sujet.

Connaître les decks que vos adversaires jouent est primordial. N'hésitez pas à vous intéresser aux topics des autres decks du méta et si possible jouez-en quelques un. Passer une défausse sur Storm ne fait pas gagner si vous ne retirez pas ce qu'il faut. Pour le savoir il va vous falloir connaître d'abord le deck adverse pour estimer pleinement quel est son plan et la manière de le contrecarrer.

La pratique est un maître mot dans beaucoup de disciplines, et Magic n'y échappe pas. Malgré les détours déjà proposés plus haut il faudra bien vous y coller un minimum (dixit le type qui joue 4heures par mois).

J'espère que cet article vous aura aidé sinon pour le moins diverti. Que les dieux du pairing et du topdeck soient avec vous, et que vos delvers blindflippent !

Modifié par Malhorn, 16 January 2014 - 01:27 .

Un con qui marche va plus loin qu'un penseur assis.

#2 Malhorn

Malhorn

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Posté 15 January 2014 - 21:54

Et voici un complément apporté par papy Orgy. J'ai conservé vous le remarquerez un code couleur à l'image de sa sensibilité.




La gestion du stress pour les nuls





Bien trop souvent, je vois mon adversaire se décomposer lors d'un topdeck qui me met bien devant mais ne me donne pas la game.
La réaction de mon adversaire fait le reste.

Ce sentiment que tout se ligue contre vous et que la chance n'est pas de votre coté se gère. En poker, cela s'appelle le Tilt.

Ça m'est arrivé par le passé, comme à presque tous les joueurs que je connais, et ça n'est qu'une réaction naturelle au stress et à la compétition.

Quand on a l'impression que les conditions de réussite nous échappent, plutôt que de se reconcentrer et tirer le meilleur parti de la situation, on se convainc qu'on n'est finalement pas à la hauteur, et que la chance n'aidant pas, on n'avait pas la possibilité de gagner.
Ce mécanisme est bien pratique pour se préserver l’ego et on le retrouve bien souvent dans le traditionnel "bababa" qui accompagne nos sorties de route violentes.
Seulement, ce mécanisme nous prive de nos chances, bien plus sûrement que tous les pires topdecks de la terre.

Pour s'en défaire, finalement, rien de compliqué :

1) "That's Magic" :
Avec la meilleure préparation du monde, votre deck n'est qu'un arrangement de probabilités plus ou moins bien agencées en votre faveur. Admettez qu'il puisse exister un facteur chance et travaillez sur ce qui dépend de vous.
Les bad beats arriveront et pas un grand champion n'a vu son aventure se terminer sur le bas coté bêtement au moins une fois dans sa carrière.
Ce qui distingue les grands des autres, c'est leur faculté à ne jamais lâcher, que les coups durs soient nombreux ou non.

2) Le Tilt, c'est une réaction de défense :
Sentir l'envie de jeter sa main par terre et de se retirer moralement du jeu, ce n'est qu'une protection de votre ego, rien de plus.
Vous étiez venu pour gagner, pas pour rester prostré dans une position de fatalisme. Faites ce que vous étiez venus faire et focalisez vous s'il reste des coups à jouer pour sauver votre game/match/tournoi. En cas contraire, cf. point 1

3) Le Tilt, c'est une réaction naturelle :
Vous vous sentez en Tilt ? C'est que vous l'êtes sûrement. Et c'est normal de se sentir abattu quand un mauvais coup vous tombe dessus alors que vous pensiez être dedans. Acceptez votre réaction et ne la niez pas. Vous la surmonterez d'autant mieux.

4) Le Tilt, c'est passager :
Sachez prendre du recul. Discutez avec vos potes entre les rondes, et surtout, surtout, laissez les parler plutôt que d'exposer pourquoi la vie est trop injuste.
Ecoutez votre musique préférée, lisez un bout de bouquin, collez vous un peu le nez sur votre portable.
Cela vous changera les idées, et ça fera retomber la pression qui aurait dû rester à la table de votre dernière infortune.

5) Le Tilt, ça se combat mieux avec l'habitude :
Faites vous des points de référence pour vous rappeler en temps utiles que le Tilt, c'est quelque chose de néfaste que vous pouvez surmonter facilement.
Ces points de repère vous permettront, par association, de repartir au combat beaucoup plus vite.

Pour la petite anecdote, je me rappelle avoir dégonflé à vitesse extraordinaire à l'occasion d'un BOM il y a deux ans.
J'entame mon tournoi par une défaite cruelle contre un bon match-up : 3 top-decks enchaînés par mon adversaire me mettent dedans à la 1 et un mull à 4 me plie à la 2.

Dans ma tête, un bordel sans nom à base de "Dégouté ! Putain mais allô, quoi ! Et en plus je vais me torcher une pelletée de MU infâmes dans le bracket inférieur ! Putain de tournoi déjà mort d'office !"

Bref, pas la meilleure forme pour donner sa pleine mesure dans un jeu de réflexion.

La ronde 2 est annoncée et je m'assieds pour trouver en face de moi un adversaire en rage, littéralement.
Encore plus en tilt que moi, le gars tord nerveusement ses cartes, maugrée voire jure dans sa barbe à chaque pioche ou autre action de jeu de ma part.
Bien entendu, il ne sort pas un play correct avec son jeu ondin que ma cousine de trois ans jouerait avec une main dans le dos.
Et derrière, la sanction naturelle avec un 2/0 cinglant et un départ en forme de claquement de porte, hirsute et désespéré.

Rasséréné, je repars pour signer un 7/2 fort honorable et échoue pas loin du top 32 alors que ma ronde 1 ne me laissait pas forcément entrevoir l'état d'esprit permettant d'y arriver.

Et bien, ce mec de la ronde deux que j'ai vu s’asseoir en face de moi avec ses poings crispés, sa veine battant à la tempe, son image, c'est celle à laquelle je pense à chaque fois que je me sens partir en Tilt. Immédiatement, je descends de deux crans dans ma frustration et je me remets dedans.

Ce mec, dans son malheur, m'a donné un point de repère précieux : L'image de celui qui s'est dépossédé lui-même de toute chance, par son attitude négative et sa résignation.
Ce mec, c'est le gars que je ne veux jamais voir dans un miroir entre deux rondes.

Bien sûr, le démon qui avait piqué ce gars, il nous attend tous au tournant.
Les meilleurs savent juste le laisser passer sans imposer sa marque plus de deux secondes chrono.

Et si vous voulez gagner, il vous faudra le battre lui, au même titre que vos autres adversaires :)

Modifié par Malhorn, 15 January 2014 - 21:55 .

Un con qui marche va plus loin qu'un penseur assis.

#3 OrGy

OrGy

    Shallow Grave

  • Légendes
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Posté 17 January 2014 - 11:06

Bon, pour la couleur rose, tu m'as confondu avec un autre admin, toujours en fonction celui-là.
Pour le reste, très bon article :)

Voir le messageApocalypse666, le 09 September 2014 - 09:27 , dit :

Personne ne me croit mais ma nana est plus âgée que moi :(

Voir le messageOrGy, le 09 September 2014 - 09:28 , dit :

Ça doit être dur à vivre les remarques des parents d'élèves quand tu la déposes au collège.

#4 Daragaz

Daragaz
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Posté 17 January 2014 - 13:28

j'ai bien aimé l'artice :)

Voir le messageDuncan, le 20 December 2014 - 17:49 , dit :

La vite est une pute, mais Daragaz est pire. En vrai, c'est pour ça que je suis pas venu (ou pas).
A+
Nico

#5 Locus_Pocus

Locus_Pocus
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Posté 22 January 2014 - 16:05

j'aime bien le fond & la forme, gg malhorn :)

La première partie de ton article "savoir évaluer sa défaite" me parait très juste et constitue un conseil très judicieux. Evaluer sa propre manière de jouer est cependant bien plus difficile qu'il n'y parait. Et pourtant, parvenir à être un juste critique envers soi meme est clairement une immense source de progrès.

Par exemple, on connait tous la théorie du verre à demi-rempli.
Il y a ceux qui le voient à moitié vide, et ceux qui le voient à moitié plein ... ça parait logique et binaire.
Et pourtant ... pourtant ça ne l'est pas tant que ça quand on rentre dans le détail, car une façon assez logique aussi d'interpréter la situation serait de dire que le verre est toujours plein, mais que sa contenance varie en proportion entre air et eau par exemple.

On en déduit quoi ? Personnellement, ma déduction c'est considérer qu'il faut toujours mettre en perspective son analyse, et varier les angles de vue.
C'est comme en math, parfois on cherche à démontrer un résultats par un modèle d'algèbre. Or si on part du postulat que le résultat doit être vrai et qu'il faut le démontrer, souvent on y arrive. Ca ne veut pas dire que le résultat est juste, mais davantage qu'on a orienté le raisonnement dans ce sens. Pour l'appréciation des parties à mtg, le même genre de phénomène arrive ponctuellement (myself included) : si on pense que c'est vraiment parce qu'on a été malchanceux qu'on perd, on va arriver à trouver un exemple qui le confirme. Cela ne veut pas dire que c'est la principale raison de la défaite non plus. Et c'est là où savoir écouter les autres et où demander conseil prend tout son sens : les autres n'auront pas forcément raison, mais leur avis permettra en tout cas d'apporter de nouveaux points de vue qui affineront l'analyse et la rendront souvent plus juste.

my 2 cts
La seule bonne raison qui peut pousser un joueur de Legacy à ne pas jouer brainstorm, c'est qu'il ne joue pas bleu. Et ça ne reste pas une bonne raison pour autant.

#6 Grinspoon

Grinspoon
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Posté 23 January 2014 - 20:29

Bien que le sujet soit assez classique, c'est ce genre d'article qui apporte de la valeur ajoutée à LF. C'est réfléchi, c'est manuscrit, c'est instructif. Bravo Malhorn.

La participation d'Orgy sur le Tilt complète bien le topic, avec un point de repaire très sexy.

#7 baitman

baitman
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Posté 24 January 2014 - 15:34

Voir le messageMalhorn, le 15 January 2014 - 21:51 , dit :

J'entends trop souvent encore des joueurs râler sur le facteur chance, le baba déchatte etc. A mon sens Magic comporte certes un facteur chance mais bien trop faible pour être pris en compte sérieusement dans les raisons d'une défaite
Je suis d'accord avec ça uniquement lorsque le niveau des 2 joueurs est très différent. Lorsque les 2 joueurs ne font aucun missplay (aucun ce n'est pas évident, mais force est d'admettre que mtg n'est pas un jeu avec un skillcap si élevé que ça, comparé à SC2/go...), savent sider et jouent le même deck, la chance doit être à peu près responsable à 100% de l'issue (cas extrême mais tu comprends l'idée je pense). Après évidemment il faut l'accepter.


Voir le messageMalhorn, le 15 January 2014 - 21:51 , dit :

Dernièrement après un joli run où je gagne un Open avec Merfolks je tente de remettre le couvert au BAC. Je prends deux decks punishing et concède sur ces deux défaites. En parlant avec d'autres joueurs beaucoup m'ont dit « ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas eu de chance au pairing » etc. C'est faux. En vérité j'aurais eu de la chance si j'avais rencontré des Mus bleu toute la journée. La véritable raison de ma défaite cuisante n'est pas liée à la malchance mais à l'incapacité de ma liste à lutter efficacement contre une combo punishing fire+grove of the burnwillows assemblée en early game accompagnée de decay et autres antibêtes et disrupt. Le choix de deck et liste était métagamé et risqué, il n'a pas été rewarded. La chance n'a ici aucune incidence.
Et si on était dans un tournoi de "pierre-feuille-ciseau" que tu choisis pierre pour tout le tournoi et que tu te prends 2 feuilles en 2 matchs? La situation me paraît assez similaire.

Modifié par baitman, 24 January 2014 - 15:36 .

_qfortier / tvoid sur mtgo

#8 Upsilon

Upsilon
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Posté 05 February 2014 - 18:24

@ Baitman:
Ton premier argument est compréhensible mais "voilage de face": C'est le chat qui se mord la queue: Je perds, je cherche à me remettre en cause, et puis finalement je préfère me dire que j'ai été génial, comme mon adversaire et qu'au final ca a été une question de chance.

A mon sens, il vaut mieux partir du principe qu'on a du faire une erreur ou une série de mini erreurs, et tenter d'analyser. Si on n'en trouve pas, soit on n'a pas encore le niveau, soit on a été un génie mais l'adversaire aussi, et en plus il a été chanceux. Personnellement, je pense qu'on est peu nombreux à pouvoir prétendre être génial à Magic. Du coup, statistiquement il vaut mieux partir du postulat qu'on a merdé.

L'analyse post jeu est la plus difficile à faire, mais c'est celle qui fait le plus progresser. Et la difficulté réside dans l'approfondissement de l'analyse: Bien souvent, on ne commet pas d'erreur grossière (j'ai pas détapé ma créa, j'ai attaqué sans voir le karakas, etc), mais on commet bcp d'erreurs d'agencement de la partie, qui nécessite une bonne maîtrise du MU (j'ai posé cette bête à ce moment là alors qu'elle aurait été plus relevant 2 tours plus tard, etc).

J'ai compris ça le jour où j'ai assisté à une finale ds un tournoi boutique (MC je crois) dans laquelle Lejay jouait Shardless BUG: En voyant sa main, j'ai monté mon plan de jeu. J'ai levé un sourcil qd il n'a pas jeté decay sur la bête adverse. J'ai fait les gros yeux sur le 2e missplay de sa part. Et, 5 tours plus tard, j'ai réalisé que celui des deux qui accumulait les missplay c'était moi. Lui avait une connaissance suffisante du MU pour savoir que decay CETTE bête était une ânerie, moi non.

Bref, pour résumer:
- Analyser son match et en retirer les âneries grossières c'est facile
- Savoir déceler, dans CE match up, l'erreur, c'est extrêmement plus difficile, et c'est ce qui fait la classe des grands joueurs

Modifié par Upsilon, 05 February 2014 - 18:26 .


#9 baitman

baitman
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Posté 12 February 2014 - 00:50

J'aime bien cet article aussi: http://www.starcityg...gh-EV-Play.html
_qfortier / tvoid sur mtgo

#10 Malhorn

Malhorn

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Posté 13 February 2014 - 05:33

Je me dois d'une petite réponse sur le facteur chance. Certes dans un miroir (genre moi contre moi) la partie se jouerait à la chance (celui qui a fait rouler le mieux son dé notamment, ce qui résume bien les duels d'elves). Même si deux joueurs sont de talent similaires et jouent leur deck à la perfection il n'y aurait toujours pas les 100% de chances annoncés.

Magic est un jeu interactif, et nous ne sommes pas des robots mais des êtres humains à la sensibilité, la compréhension, la pensée et la perception très différentes. A partir de ce moment on ne peut pas refaire une partie type en mettant en exergue quels plays auraient dû être fait etc. Les meilleurs plays ne sont pas aussi automatiques qu'on veut nous le faire croire.

Je pense par exemple à Martell. Ce type me fascine parce qu'il pense à l'opposé de moi. Chaque fois que je mate une de ses vidéos il fait des plays que je ne comprends pas, mais qui s'avèrent exactes. Martell jouera probablement un match et même certaines situations de jeu différemment d'un autre pro parce qu'il est une autre personne. Est-ce que son jeu est moins bon, meilleur? Pas forcément, en revanche il est différent.

Magic c'est un peu un art, et résumer une partie à une série de bons et de mauvais plays m'apparaît être une erreur. Il faut la vision d'ensemble.

Pour le pierre feuille ciseaux je suis d'accord avec toi. Mais ce que je voulais dire c'est que ma défaite avec merfolk n'était pas dû à un manque de chance (rencontrer des match pierre alors que je suis ciseau) mais bel et bien une conséquence directe d'un choix (le choix de deck et de liste). Si j'avais joué un deck qui fait 50/50 contre tout je n'aurais pas perdu avant d'aller m'asseoir à ces deux tables :).
Un con qui marche va plus loin qu'un penseur assis.





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