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Salut les mages - Sider pour les nuls.


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5 réponses à ce sujet

#1 Malhorn

Malhorn

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Posté 31 May 2015 - 18:58

Salut bande de nuls!






Magic est un jeu qui se gagne en deux manches gagnantes. En somme vous jouerez toujours plus de parties avec side que sans. Pourtant le side est souvent fait en dernière minute et d'une certaine façon négligée. C'est pourtant une donnée essentielle entre la victoire et la défaite. Nous allons essayer ici de créer une ébauche des grands axes de réflexion pour sider correctement.



1. Un side c'est d'abord un choix de deck



Certains decks vont définir les grandes lignes du métagame. Par leur présence ils vont inciter d'autres decks à fleurir tant dans leur proportion que dans leur nature.
Il y a peu encore en modern tous les decks essayaient d'une manière ou d'une autre de splasher blanc ou simplement de jouer blanc afin de bénéficier de bonnes cartes de side. DRS un temps reine du legacy a également poussé pas mal de decks à jouer un biland noir en complément des trois couleurs originelles (deathblade est le meilleur exemple).
Nous choisissons notre deck par rapport à son comportement face aux jeux susceptibles d'être rencontrés, et de notre capacité à répondre à leur particularité post side. Ainsi on peut privilégier un deck avec W pour containment priest, gsz pour une toolbox créature etc.
Les couleurs à notre disposition et le fonctionnement du jeu vont nous permettre d'adopter différentes stratégies de side. Dans les mêmes couleurs voire le même deck on peut adopter des coeurs différents afin de tabler sur des stratégies de side diverses: snapcaster+surgical/spell pierce contre trinket mage+tormod/cage sont un excellent exemple de mécaniques disponibles pour un shell semblable. Jouer trinket incitera le joueur à jouer une version plus contrôle d'Esper avec des top, des EE et pourquoi pas academy's ruin, thopter foundry etc. Le joueur qui optera sur snapcaster+surgical/pierce tablera sur des réponses cheap qui gagnent en value à etre rejouée via snap qui en soit sera une condition de victoire.
Bien choisir son deck c'est avant tout bien choisir son side et ses capacités de réaction face au métagame passé la première game. Il paraît évident que si une grande partie des decks du méta jouent sur leur cimetière on tablera sur une stratégie indépendante du grave afin de les punir. A contrario jouer snapcaster dans un milieu infesté de DRS ne semble pas être la meilleure idée du monde.
Mais choisir son deck ce n'est pas seulement par rapport à ses propres capacités à sider mais également par rapport aux capacités adverses à sider contre nous. C'est pour cette raison notamment qu'on assiste à la continuelle marée des anti-grave dans les side et parallèlement la multiplication ou la raréfaction des decks dredge/reanimator. Cela est moins vrai depuis que les decks fair et contrôle jouent des cartes suffisamment broken pour battre dredge sans hate mais l'idée reste la même et peut être appliquée à d'autres archétypes.



2. Un side c'est un deckbuilding complet


Le side se construit vis à vis du main deck, et le main deck se construit à son tour en fonction du side etc. L'interaction de ses deux parties d'un deck est extrêmement importante. On ne joue pas 60cartes+15 mais bel et bien 75cartes. Ce bloc doit être harmonieux car chacune de ses sous-parties sont interdépendantes et s'influencent.
Par exemple si vous jouez miracle mais que REB est une carte qui retourne complètement votre seul méta alors splasher une montagne md devient envisageable pour un deck qui se veut fetcher dans du basics à 2couleurs. Peut être que dans votre deck Junk le blanc est un splash trop insignifiant pour déstabiliser la mana base et jouer des cartes WW. Peut être que vous avez besoin de place dans votre side et que vous jouerez dans votre Elves un Ruric de base etc. C'est ainsi que parfois le side s'invite main deck, ou que le main deck s'invite en side (les lands en side des decks de Lejay en sont un bon exemple :) ).
On build un deck à 75 cartes, et cela est quelque chose à réellement prendre en compte tant le md et le sb sont deux éléments si liés qu'ils se modifient l'un l'autre selon la nécessité. Le side n'est pas une touche qu'on rajoute pour compléter sa liste tel un point final, il s'agit d'une virgule que l'on pose et qui va permettre d'envisager le md sous un autre angle.



3. Qu'est-ce qu'une bonne carte de side?

-Une bonne carte de side est avant tout polyvalente.
C'est une donnée généralement vérifiée à Magic. Le legacy est un format particulièrement diversifié. Certes sur une dizaine de rondes vous êtes sûr de rencontrer du BUG, du Ur delver ou du miracle selon les époques, mais bien d'autres decks seront présents sur les tables. Une grosse représentation d'un deck sur un tournoi à 70joueurs c'est 5/6 occurrences. On est loin d'un format avec 1/3 de bug, 1/3 de miracle et 1/3 de show and tell + random rogue. En certains temps et quand le métagame s'y prête on peut parfois voir un resserrement significatif (cela s'est particulièrement vu en standard lorsqu'un deck dominant émerge). Cela dit en legacy au vu de la multiplicité des archétypes et des angles d'attaques offerts par la grande quantité de cartes et stratégies disponibles les chances de subir à nouveau une domination totale d'un archétype est peu probable. Nous ne sommes pas dans un format avec Miracle meilleur deck et en face seulement des decks buildés pour le battre.
L'échantillon étant parsemé miser sur la polyvalence plus que sur la puissance brute semble plus pertinent. Gagner 10% post side contre A représenté à 6/60 sera presque toujours moins bon que gagner 5% contre A,B et C représentés à 18/60. Le side permet d'augmenter le pourcentage de gain contre l'ensemble de la salle, pas seulement contre une cible définie.


-Une bonne carte de side est tutorisée

Rentrer un carré de cartes uniquement contre storm doit se justifier. Avoir un one slot qui décime complètement un Mu mais virtuellement représenté en x5 grâce à des tuteurs change clairement la donne. Enlightened tutor, trinket mage et gsz par exemple offrent ce style de silver bullet. L'inconvénient vient de la lenteur de ces tuteurs en règle générale, mais la possibilité de positionner 15 cartes ciblées et hyper puissantes en side et de les toucher à coup sûr post side vaut bien souvent les inconvénients qu'apporte le tuteur, principalement quand on ne joue pas bleu. Certains decks peuvent être entièrement montés afin de profiter de ces tuteurs (chord.deck, wish.deck, No.deck, trinket mage value.deck etc). Un side bullet permet de jouer des slots dédiés avec plus d'impact et de pertinence. On privilégiera alors la puissance d'une carte le plus souvent à sa polyvalence. Cela est un argument particulièrement vendeur pour les decks non bleu qui manipulent très peu leur bibliothèque n'ayant pas accès à la triche aux cantrip.


-Une bonne carte de side entre dans un plan de jeu et dans la logique d'un build.

Cabal therapy est une carte très forte pour elves contre storm, ça nous permet de gagner le tour fatidique pour tuer avant d'être tué. Mais je ne tiens pas pour autant à jouer 30 défausse. J'ai besoin pour conserver une cohérence dans mon paquet de ne pas rentrer trop de cartes. Cela est particulièrement vrai pour les jeux combo qui nécessitent certaines pièces pour tourner, mais je crois à l'équilibre dans tous les decks quelque soit leur stratégie.
Jouer combo implique de rentrer peu de side en général car le principe même du deck nécessite l'interaction de plusieurs cartes pour fonctionner. Inutile de passer des défausse si vous êtes incapables de tuer finalement par manque de créature/NO/glimpse.
Adopter la bonne position dans un MU est primordial. Ainsi si vous avez prévu de prendre l'adversaire de court prévoyez des cartes qui s'inscrivent dans cette stratégie plutôt que des cartes de controle qui le détruisent.


Un défaut que j'observe régulièrement chez les joueurs est de rentrer un tas de solutions à des problèmes que pose le deck en face et de sortir des réponses polyvalentes ou pire des menaces. Vous n'êtes pas là pour avoir réponse à tout, il faut que cela reste pertinent. Votre carte est capable de répondre à une menace auparavant ingérable auparavant certes, mais vous permet-elle de gagner la partie pour autant? Ne nous laissons pas berner par nos envies de tout contrôler, principalement notre adversaire. La carte doit s'avérer rentable. Jamais une réponse à une unique menace se montrera meilleure qu'une carte vous permettant de remporter la victoire. Ainsi augmenter son taux de removal contre un deck basé sur les créatures peut être valable à condition de ne pas diluer son nombre de menaces. Il n'y a rien de pire que d'épuiser ses solutions et se retrouver sans quoi tuer. Rentrer de la défausse oui, mais ce n'est pas parce que 6 défausse sont disponibles qu'il faut systématiquement rentrer les 6. Ce n'est pas non plus parce qu'une carte est forte contre un deck qu'elle doit être entrée. Remplace-t-elle efficacement la carte retiré pour lui faire de la place? Le taux de menace/control/synergie est-il respecté dans la nouvelle configuration? Le side n'est pas là pour apporter des réponses à tout mais pour rendre votre deck meilleur contre un adversaire. Le deck post sidé doit se repenser complètement, au même titre que vous avez pu penser le main deck. Enfin on ne le dira jamais assez mais la meilleure défense c'est l'attaque.


Certaines cartes sont spécifiques à certains match up mais ne doivent pas pour autant inonder le main deck. Stony silence contre Pod par exemple se justifiait d'être rentré en x2, beaucoup moins en x3. En effet la carte était justifié pour contrer Pod, mais trop rarement on avait besoin d'en jouer deux, d'autant que pod est buildé pour gagner sans pod. Il vaut parfois mieux avoir moins de réponses que trop de réponses mais qui s'avèrent inutiles dans leur accumulation. S'il est acceptable de poser un stony silence inutile dans une partie en prévention parce que le joueur de pod adoptera un plan aggro il est beaucoup moins valable de perdre à cause de ces deux stony silence piochées quand vous auriez voulu des menaces ou des decay par exemple.



-Une bonne carte de side est puissante.


En certains cas une bonne carte doit s'avérer être puissante. C'est vrai notamment grâce aux tuteurs déjà évoquées auparavant mais aussi par rapport à un métagame donné et aux faiblesses intrinsèques de notre deck.
Imaginons un deck à 50% contre tout le méta md et post side avec un mauvais match up particulièrement représenté (disons 7%). Alors dans cette configuration sacrifier 4 slots du side pour faire basculer drastiquement le MU post side peut être rentable. Je me dois d'être prévenant car c'est rarement le cas. Nous avons naturellement le défaut de sursider. En effet on se rappelle trop bien combien storm nous a malmené aux deux derniers tournois. On a rien pu faire, assistant par la force du désespoir à sa subtile magie mêlant chatte infâme et adresse dans la manipulation des mana. On a été traumatisé par ces kills T1/T2 contre lesquels notre deck non bleu n'a pas la capacité à répondre. Cela vaut-il la peine de perdre la moitié de notre side pour avoir une chance la prochaine fois? Est-ce notre logique ou notre égo qui parle alors? Il faut accepter de perdre en certaines occasions. Un jeu demande un vainqueur et un vaincu. L'objectif d'un side n'est pas d'être le vainqueur en toutes situations mais d'être le vainqueur le plus souvent. Sacrifier votre side pour battre une chimère ne sera pas profitable à partir du moment où vous allez commencer à gagner moins souvent contre le restant de la salle. Vous perdez atrocement contre storm? C'est autant de parties que vous allez gagner contre BUG et miracle. On ne peut pas tout gagner. Un sideboard est le reflet de ce que l'on a décidé de gagner ou de perdre. Il faut faire des choix. Sun Zu disait que toute bataille est remportée avant même d'avoir commencée par le vainqueur. Stratégiquement vous devriez déjà savoir quelles batailles vous allez perdre et quelles batailles vous remporterez. On peut faire des impasses sur des MU (soit parce qu'ils sont déjà suffisamment bons, soit que le side n'aiderait pas à les relever suffisamment), assurer des MU bons à corrects ou au contraire choisir de battre un mauvais MU. Je ne suis pas certain que vouloir à tout prix battre un mauvais Mu soit la solution. J'ai le sentiment que c'est davantage notre esprit primitif que notre esprit logique qui choisit cette voie.
Je vais prendre pour exemple elves puisque c'est un deck que je connais fort bien. J'ai longtemps joué 6 défausse/contre+ruric+2null rod contre combo storm. Certes les null rod sont polyvalentes et ruric rentre également contre Miracle. Si les 6défausse/contre sont un vrai plus contre combo n'est-ce pas un espace trop large occupé dans ma side pour des Mus trop peu nombreux? Plus le temps passe et plus je suis persuadé que je pourrais mettre deux à trois de ces slots davantage à profit pour battre plus d'acteurs du field. Mais combo est un traumatisme pour mon deck ce qui implique une réponse proportionnelle en side. Cutter dans ces slots rabaisserait probablement mon MU contre storm, mais combien gagnerai-je contre le reste du field? Beaucoup m'est avis. Serait-ce rentable? Voilà ce qu'il faut chercher à savoir.

Cela dit parfois le jeu en vaut la chandelle. En certains temps certains decks peuvent se prévaloir de jouer une carte surpuissante dans un méta x. Cette carte qui fait instant win on l'aime, on la chérit. Mais attention à ne pas trop vite se souvenir des bons moments et d'oublier les mauvais. En cela aussi notre cerveau nous joue des tours. Ces cartes vous les connaissez bien: calice du vide, blood moon etc.



4. Un bon side est maitrisé et éprouvé



Ca parait évident mais ça ne l'est pas tant que ça. Un bon side c'est un side que l'on utilise à 100%. Evidemment sur beaucoup de tournois vous ne rentrerez pas les quinze cartes dans la journée, mais dans la globalité si vous remarquez une carte dont vous ne vous servez que très rarement alors vous avez probablement un side de 14cartes et non de 15. Le side n'est pas là pour parer à toute éventualité, il est là pour vous faire gagner des pourcentages significatifs sur l'ensemble du tournoi et des tournois que vous serez amené à faire avec lui. Avoir un slot contre monoblack qui nous assure la win à coup sûr ne m'intéresse pas à partir du moment où je croiserai peut être une fois le deck dans l'année.
Une chose à prendre en compte également sont les IN/OUT. Ce n'est pas parce que vous avez 15 cartes contre storm que vous allez toutes les rentrer au final. Faire ses tables de side à l'avance permet de se rendre compte si on sur-side un MU et éliminer ainsi les cartes superflues dans le sideboard.

Le jour du tournoi vous aurez besoin de toute votre concentration, vous aurez mille choses à penser. Il est important de préparer ses side tech à l'avance. Je sais que beaucoup de joueurs n'aiment pas et les font sur le moment mais ce n'est pas parce que vous avez inscrit des IN/OUT sur un papier que vous êtes tenus de ne pas y déroger. C'est davantage une antisèche qu'une copie d'examen toute prête. En tournoi, après un match vous aurez un millier d'informations à traiter et à réfléchir. Aidez-vous, faîtes une partie du boulot en amont. Rédiger des tables de side à l'avance vous permettra de conserver cotre concentration sur la partie. Ces tables ne sont pas inamovibles, loin de là. Elles sont des indicateurs, une aide. A vous de l'adapter selon ce que vous ressentez et les informations prises lors de la partie sur le joueur et son deck. Rédiger ses tables de side à l'avance c'est s'épargner déjà 60% du boulot entre les matchs. C'est un moment où vous allez souffler, vous recentrer, évaluer votre partie, les chances de victoire à la suivante et votre position dans le tournoi. Concentrez-vous sur le match.



5. Vous êtes votre pire ennemi


Ne cédez pas à la tentation de certains réflexes conditionnés par votre personnalité, votre psychisme. L'être humain est trop facilement sujet à ces propres influences néfastes. Notre perception de la réalité est trop souvent altérée. Notre mémoire est sélective. Ne vous focalisez pas sur vos défaites cuisantes, vos victoires éclatantes. Contrôlez-vous, soyez votre propre maître et non l'instrument de votre égo, de vos faiblesses humaines. Si vous ne vous contrôlez pas comment pourriez-vous espérer contrôler ce qui existe autour de vous? Je sais que c'est difficile mais concentrez-vous sur l'essentiel. La seule chose importante doit être votre taux de victoire. Toute décision au niveau du sideboarding doit vous prouver qu'elle améliore votre taux de victoire global. La meilleure façon de s'en rendre compte reste de tester encore et toujours. C'est pour cette raison que je ne saurais que trop conseiller aux joueurs de la première heure comme moi de ne pas se disperser à jouer plusieurs archétypes. Afin de maîtriser et d'édifier la liste juste et le sideboarding juste il faut une quantité de tests incroyable. Cela est particulièrement chronophage. Et finalement le tuning de votre liste, ce petit slot contre ce petit slot va faire que votre taux de victoire initialement à 54% peut être va doucement mais sûrement s'élever pour atteindre des records. Pour avoir tuner ma liste d'elfes au point d'atteindre un taux de victoire supérieur à 75% je suis l'exemple parfait que cela fonctionne. Je suis un piètre joueur de Magic mais je gagne plus que d'autres joueurs bien meilleurs en tout point. Mon secret est simple: la stratégie en amont, la préparation. Votre partie de Magic ne se joue pas face à votre adversaire, elle commence chez vous, face à vous-même.




C'est tout pour aujourd'hui. Je vous dis à très bientôt. Je vous souhaite des toss victorieux et que vos delver blindflip!

Modifié par Adibou1er, 01 June 2015 - 12:24 .

Un con qui marche va plus loin qu'un penseur assis.

#2 dte

dte
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Posté 01 June 2015 - 07:41

Très bon article, merci bien Malhorn!
Vraiment intéressant et bien tourné, fond et forme au top.

Voir le messageMalhorn, le 31 May 2015 - 18:58 , dit :

L'échantillon étant parsemé miser sur la polyvalence plus que sur la puissance brute semble plus pertinent. Gagner 10% post side contre A représenté à 6/60 sera presque toujours moins bon que gagner 5% contre A,B et C représentés à 18/60. Le side permet d'augmenter le pourcentage de gain contre l'ensemble de la salle, pas seulement contre une cible définie.

Imaginons un deck à 50% contre tout le méta md et post side avec un mauvais match up particulièrement représenté (disons 7%). Alors dans cette configuration sacrifier 4 slots du side pour faire basculer drastiquement le MU post side peut être rentable.

Je me suis toujours dit que ton espérance de gagner la première partie d'un tournoi, c'est la somme de ton espérance vs chaque MU multiplié par sa représentation.
Ensuite cela se complique un peu, il faut considérer sa représentation dans les hautes tables, et ça tombe bien car les seules data qu'internet offre (mtgtop8, tcdecks,...) c'est la représentation dans les hautes tables. Comme on veut gagner, c'est ce qui nous intéresse.

Et du coup, avec cette formule, gagner 10% vs un/des deck(s) représenté à 10% est bien inférieur à gagner 5% vs un/des deck(s) représentés à 30%. Mais c'est plus clair avec une formule (du moins pour moi), l'intuition / ressenti n'est pas toujours bonne conseillère.
Surtout que les chiffres sont très souvent bien plus petits: une carte ne fait jamais gagner 10% sur un MU, 2-3% c'est déjà beaucoup.

Personnellement, j'utilise donc mon exp/ressenti/tests (on peut difficilement s'en passer) pour évaluer l'impact d'une carte sur un MU, et pondère cet impact par la représentation du MU sur mtgtop8.
Et pour tester l'impact d'une carte, je commence par faire plein de parties où je pioche 6 + cette carte, ça permet de dégrossir assez rapidement si c'est efficace. Ensuite le test s'affine.


Voir le messageMalhorn, le 31 May 2015 - 18:58 , dit :

Je vais prendre pour exemple elves puisque c'est un deck que je connais fort bien. J'ai longtemps joué 6 défausse/contre+ruric+2null rod contre combo storm. Certes les null rod sont polyvalentes et ruric rentre également contre Miracle. Si les 6défausse/contre sont un vrai plus contre combo n'est-ce pas un espace trop large occupé dans ma side pour des Mus trop peu nombreux? Plus le temps passe et plus je suis persuadé que je pourrais mettre deux à trois de ces slots davantage à profit pour battre plus d'acteurs du field. Mais combo est un traumatisme pour mon deck ce qui implique une réponse proportionnelle en side. Cutter dans ces slots rabaisserait probablement mon MU contre storm, mais combien gagnerai-je contre le reste du field? Beaucoup m'est avis. Serait-ce rentable? Voilà ce qu'il faut chercher à savoir.

ça tombe bien, c'est également le deck que je connais le mieux, et je joues toujours ruric (MD) + 6 défausses. Mais ce n'est pas vs Storm, c'est vs combo, et ça représente bien 25% au minimum du métagame legacy. Elfe étant un combo "lent", il a pas mal de cartes inutiles vs d'autres combos (visio - symbiote ne t'emmènes pas très loin).
Combo est également en général le type de jeu qui est le plus impacté par peu de cartes: le haut degré de synergie fait que bloquer une carte bloque la stratégie (dans mes rêves): combo = combinaison de cartes, bloquer (défausser / contrer) une carte = bloquer la combinaison.
évidemment les jeux combos ont tous développé des stratégies pour éviter d'être malmenés par une carte, souvent a minima de la disruption pour prévenir les contres adverses, et de quoi repartir si il y a eu problème (DTT?).

Alors que contre le métagame hors combo (toujours pour elf), il n'y a pas tant de cartes que ça qui sont particulièrement efficaces: tu ne veux pas sortir 10 cartes, les stratégies agro/controle (hors miracle) ne sont pas spécialement des mauvais MUs. Donc à "combien gagnerai-je contre le reste du field?" pas tant que ça à mon avis.


Voir le messageMalhorn, le 31 May 2015 - 18:58 , dit :

Cela dit parfois le jeu en vaut la chandelle. En certains temps certains decks peuvent se prévaloir de jouer une carte surpuissante dans un méta x. Cette carte qui fait instant win on l'aime, on la chérit. Mais attention à ne pas trop vite se souvenir des bons moments et d'oublier les mauvais. En cela aussi notre cerveau nous joue des tours. Ces cartes vous les connaissez bien: calice du vide, blood moon etc.

Blood moon est particulièrement décevante actuellement quand les trois plus importants DtB jouent en moyenne 4-8 basics (stoneblade, miracle, omnitell) et qu'un tiers de la salle joue 7-8 fetchs + 4 G. probe. Shardless, revient!

#3 Malhorn

Malhorn

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Posté 01 June 2015 - 17:19

Citation

Je me suis toujours dit que ton espérance de gagner la première partie d'un tournoi, c'est la somme de ton espérance vs chaque MU multiplié par sa représentation.
Ensuite cela se complique un peu, il faut considérer sa représentation dans les hautes tables, et ça tombe bien car les seules data qu'internet offre (mtgtop8, tcdecks,...) c'est la représentation dans les hautes tables. Comme on veut gagner, c'est ce qui nous intéresse.

Yep, alors ça dépend si tu veux gagner le tournoi ou faire top8. C'est la conclusion à laquelle j'étais arrivé à un moment donné. A la base je métagamais mon deck pour faire top8. Et puis à partir du moment où j'ai commencé à gagner beaucoup j'ai métagamé pour casser le top8. Maintenant tout dépend de l'objectif que l'on s'est fixé, du tournoi, de la connaissance du méta etc. Parce que bon quand je jouais à Liège je savais par exemple que tout le monde allait métagamer contre moi... :(
Un con qui marche va plus loin qu'un penseur assis.

#4 urza99

urza99
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Posté 03 June 2015 - 00:53

Trés bon article, bravo Malhorn!

#5 mox

mox
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Posté 19 August 2015 - 02:16

Super article malhorn très bien construit et très utile.merci

#6 suntzu

suntzu
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Posté 03 September 2015 - 22:09

Super article.