Pour en revenir à l'article :
Je ne peux que corroborer l'analyse très fine de Yoan42, notamment sur le fait que Magic est un jeu communautaire (je ne parle pas de la notion de communauté en sociologie). Dans toutes communautés chaque individu y occupe une place bien spécifique. Il est donc nécessaire de montrer aux autres individus de la communauté que l'on existe et que l'on est légitime au sein de cette dernière.
Il existe effectivement plusieurs manières pour exister et devenir légitime dans cette communauté : faire des perfs, faire parti des meubles, avoir des responsabilités, mais aussi avoir un stock de cartes rares/de valeur, etc.... Ensuite la place/la hiérarchie que l'on occupera dans cette communauté va dépendre directement du degré d'importance qu'on donne à chacun de ces critères (un tel sera reconnu car compétent, un autre car fournisseur officiel et un autre parce qu'il tient la boutique du coin).
Il y a une notion dont personne n'a parlé lorsque le sujet du pimp a été évoqué, c'est la notion de désir (en philosophie ou en psychologie). En effet, le désir vise à atteindre un objectif/posséder un objet afin de se procurer une dose de plaisir et afin de combler un manque.
Le problème, c'est que l'homme désire ce qu'il n'a pas, à partir de ce moment là le joueur de carte peut entrer dans une spirale sans fin, une sorte d'addiction. Il va d’abord atteindre son but premier : construire son deck (on pourrait prendre l'exemple de la collection aussi), une fois que ce joueur a monté son deck il va ressentir un vide et va ressentir le besoin de reproduire la satisfaction des débuts : être à la recherche de nouvelles cartes, encore mieux, encore plus rares, encore plus chères. Notre joueur va donc acheter des cartes foils, puis dans une langue exotique (le wolof par exemple), puis il va se tourner vers l'altération (une b*te sur le front d'un tarmo bourré par exemple) et ainsi de suite. C'est une forme d'addiction comme une drogue où l'on va contenter le manque avec des doses toujours un peu plus fréquentes et un peu plus forte. Je nuance en disant que chaque individu est différent dans sa relation au désir.
Comme on a vu que désirer c'était vouloir ce que l'on ne possède pas, alors on comprendra qu'un joueur va aussi désirer les cartes de son playmate (qui a un tarmo qui fait des claquettes). Avoir un deck pimp, c'est comme sortir en soirée avec une belle femme dans une belle voiture, ça à la classe, ça nous fait exister aux yeux des autres et ça en fait baver plus d'un. Certains trouveront par contre que c'est superficiel et qu'on ne cherche qu'à s'afficher (c'est pour ça que la représentation d'un individu dans la communauté va dépendre des sensibilités de chacun).
Je pense qu'il y a manière à se masturber le cortex pendant des heures.
Au passage, jouer à Magic, est-ce une science ?
Débattre sur cette discussion, n'est-ce pas essayer de légitimer sa place de contributeur au sein de la communauté LF ?
Modifié par Toy, 17 October 2013 - 15:31 .